On to new shores : Le travail d’un traducteur

D’une rive à l’autre. The work of a translator.
An Essay by Noreen Adolf translated/traduit par by Renate Nahum : Alexander Dony

„Translation is not a matter of words only: it is a matter of making intelligible a whole culture is how the British writer Anthony Burgess once summed it up.

When I am asked what the difficulty in translating for me in general is, my answer always refers in some way to this statement. Syntax, morphology, vocabulary, etc. can be learned very quickly. The inventory of a language is like a tool or instrument kit. It is a means and vehicle for conveying information in any language. But the translator’s work – incidentally like that of any other craftsman – begins with an overview. Which linguistic means are used in the original text? What style does a text exhibit? Where does the text assume a linguistically not communicated cultural knowledge that cannot be assumed from a reader from another cultural background? The translator must now try to convey all associations and feelings, which the original text evokes effortlessly in the original text readership on a non-linguistic level, to the new target language. At this point, however, it also becomes clear that it is not enough to be very familiar with the culture of the source language, but also to a considerable extent in your own. The translator builds the bridge between two worlds. He is the ferryman who takes the reader to the opposite bank.

Or to put it another way: translation functions as an epithany of cultures.♣

Autrement dit: traduire, c’est changer de rive, connecter des rives.♣

« Dans la traduction il ne s’agit pas seulement des mots, sinon de faire comprendre une culture entière » ainsi le précisait une fois l’auteur britannique Anthony Burgess.

Si quelqu’un me demande, quelles sont pour moi les difficultés dans la traduction, je me réfère toujours à la déclaration suivante : L’apprentissage de la syntaxe, de la morphologie, du vocabulaire etc., se fait très vite. L’inventaire d’une langue est comme une boîte à outils ou un boîtier. Il est moyen et dispositif pour transmettre des informations dans une langue quelconque. Tout à fait comme des artisans, le travail du traducteur commence avec une vue d’ensemble. Quelles sont les dispositifs linguistiques utilisés dans le texte original ? Quel est le trait montré dans le texte ? Où le texte exige-t-il des connaissances culturelles non communiqués qui ne peuvent pas être sous-entendues d’un lecteur d’une culture différente ? La tâche du traducteur est ensuite d’essayer de sauver tous les connotations et émotions à la langue cible que le texte original évoque sans problème chez le lectorat original au niveau non-linguistique. Ainsi il est bien clair qu’il ne suffit pas d’avoir une bonne connaissance de la langue source, sinon en même temps dans un niveau considérable de sa propre langue. Le traducteur jette un pont entre deux mondes. Il est le canotier que fait passer le lecteur sur l’autre rive. Autrement dit : traduire c’est changer de rive, mais surtout, connecter les rives.

A few short lines should be noted specifically for translating from Japanese, to which Burgess‘ statement perhaps applies to a particularly large extent. A lack of declination and limited conjugation, omitted personal pronouns, many functional verbs but rather few full verbs, etc. mean that Japanese may initially appear to be very vague or open to interpretation compared to other languages. But don’t be fooled! The gaps left by the unwritten are filled by the underlying cultural context. The translator, however, has no choice. He has to fill in these gaps with suitable words. Of course, this is not always easy and sometimes I sit at my desk for days to find the one solution for a passage. On the other hand, that’s exactly what gives me such joy in translating over and over again …

Je me permets quelques lignes spécialement sur les traductions du Japonais où s’applique peut-être plus particulièrement la phrase de Burgess. Un manque de déclinaison, une conjugaison restreinte, des pronoms personnels insignifiants, beaucoup de verbes fonctionnels, mais peu de verbes principaux laissent croire que le Japonais en comparaison avec d’autres langues semble à première vue très peu concrète ou bien très ouvert à l’interprétation. Pourtant il ne faut pas s’en laisser conter. Les lacunes du non-écrit sont rempli par le contexte culturelle en dessous. Le traducteur n’a en effet pas le choix. Il doit structurer ses lacunes avec des mots appropriés. Certes, ce n’est pas toujours facile et parfois je passe des journées à mon bureau pour trouver la solution pour une passage. Par contre, c’est exactement cela qui à chaque fois me renouvelle le grand plaisir quand je fais des traductions.

translated by Renate (EN) + Alexander (F)

♣Oder anders ausgedrückt: Übersetzen ist Übersetzen …  the direct translation of that subtle phrase  would be „translation is translation“ and doesn’t make any sense, because it is a pun and in other words a complex process, which Martin Graff describes as „Gedankenschmuggel“: a good translator is not only a ferry(wo)man, but also a kind of smuggler / passeur of ideas, habits, culture…

Fotos: Eva Mendgen, Saar river / la Sarre entre/ between l’Allemagne et la France (Lorraine/Grand Est)